Fin d'année à PHART

Comme chaque année, PHART clôture sa saison avec sa dernière exposition à la Tourelle St François.

11 artistes présenteront leurs créations durant 15 jours.

Encore des surprises et des découvertes à ne pas manquer.


 

Automne

 


"Le pays d'Octobre" sera la trame de fond pour cette nouvelle résidence à la Tourelle St François.
Ce titre du roman de nouvelles de Ray Bradbury, où quand la SF croise le Fantastique, illustre bien l'atmosphère qui va suinter des murs de la tour de pierre.

Yvon LUNVEN, est aussi amateur des mystères. 

HP. Lovecraft et L'appel de Cthulhu évoqueront pour certains de sombres souvenirs. 

"La nuit venue, Ils apparaissent au jusant, rampants dans les algues du Lohic. Cette nuit là, les créatures innommables envahiront encore le sommeil des âmes tourmentées. Les masques inquiétants prendront forme sur les visages éxangues des visiteurs égarés, pauvres hères, attirés par une force indicible contre laquelle toute tentative échappatoire restera vaine..."

Yvon est graveur et ses œuvres sont très représentatives de sa sensibilité.
Proche de la nature et des mondes maritimes, les paysages retranscrits par ses monotypes nous plongent dans une atmosphère profonde et poétique.
Son travail tout en précision, nous fait voyager également à travers ses eaux fortes ou la riche gamme des nuances met en valeur les mythes, les gravures rupestres ou encore, l'empreinte d'un fossile.

https://www.ouestartshop.fr/auteurs/yvon-lunven/




En Septembre: Photographies

 Ce mois de Septembre, la Tourelle St François accueille Milena et Gilles LE MAO.

Gilles est photographe, réalisateur et producteur de films.
Il nous fait l'honneur de présenter ses photographies durant tout le mois de Septembre.
Milena, quand à elle, est également quelqu'un de l'image. 
Sa production photographique nous amène dans des univers en noir & blanc et en couleur.
Entre documentaire et réflexion personnelle, elle nous fait découvrir des atmosphères ou dans l'intimité des êtres photographiés, il se passe quelque chose. 
L'attente, la solitude, le corps, un éclat de joie, les générations se croisent dans le cercle de la vie.
Ce duo de photographe nous permettra de découvrir leurs univers personnels, leurs regards croisés sur leurs sensibilités communes.

« Dans la jungle de la solitude, écrit André Breton, un beau geste d’éventail peut faire croire à un paradis ». Il s’ouvre puis se ferme puis s’ouvre de nouveau sur des corps ombrageux, sur des bêtes de passage, sur un arbre perdu. 

Parfois un visage, une contrée dans le lointain nous rappelle qui nous étions avant de partir, avant de nous laisser enivrer seuls par autant de destinations. 

La solitude n’est pas isolement pourtant, elle tisse des liens invisibles, raconte toutes nos filiations. 

Bientôt nous serons réunis, dit-elle, vous reviendrez tous à la maison, en voguant sur une eau nocturne, sur le dos fragile d’un cerf-volant, dans la nudité première d’un enfant. 

Franck Magloire, auteur.



 


 

Infos web Gilles LE MAO:

http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_liste_generique/C_26003_F 

http://www.lussasdoc.org/rea-gilles_le_mao-3,26003.html

https://www.instagram.com/gilles.lemao/?hl=fr


Milena LE MAO

https://www.milenalemao.com


... et toujours au mois d'Aout ...

Une nouvelle proposition de PHART pour vous faire découvrir un duo très original.

Estelle SAIGNES et Anatole TIECHE ont tous deux pris leur quartier d'été à la Tourelle St François et ceci jusqu'à la fin du mois d'Aout.





Anatole TIECHE








Service à thé Pelle mécanique
Porcelaine émaillée 30 / 30 / 25 cm. 2021



En Aout à la Tourelle

Ce mois d'Aout 2022, nous accueillerons le Peintre Essayiste, Richard GUILLERMIC pour... sa première exposition.

Ce n'est pas si facile pour un artiste, même confirmé, de présenter son travail au public.

Richard partagera avec nous ses émotions toutes en couleurs, ses variations de thèmes abstraits et graphiques qui reflètent sa sensibilité intérieure.


©patricklenézet




Valérie LUONG & Cyril MAISONNAVE




La tourelle

Une pièce;

Parquet à lattes brunes, un semi circulaire de mur, plafond haut 3M peut-être 3M50,encore des lattes mais blanches et aussi des spots;
Ma respiration est lente,mon œil repère les angles,les coins, les recoins, je déplace au centre une table ronde, diamètre 45, un petit banc, il y a aussi un tabouret et ce grand canapé assorti au fauteuil, mon inventaire se termine par ce bureau qui lui ne bougera pas.

J'enveloppe les meubles de draps blancs ;

Mon oeil repère quatre fenêtres, double vitrage, ici en Bretagne il y a du vent, la pluie ,on dit aussi un grain pas celui que tu peux avoir dans la tête mais celui qui te mouille en un quart de seconde si tu n'as pas pris ton ciré,ici il faut prévoir, à 10h un temps magnifique, à 10H20 tu es trempé !
31 jours de vie qui se répètent de manière douce mais quasi militaire;
Mon cérémonial s'articule autour d'un lever et d'un coucher;
Entre, le travail ;
Jusqu'au bout il faudra trouver l'essentiel, obsédante recherche du bon geste, simple, efficace surtout ....
Je suis en résidence .
Oui chercher le bon geste, créer, tout tient dans ces quelques lettres, répéter à l'infini la même partition, essayer de trouver le bon accord;
S'adapter au lieu, un voyage dépaysant, singulier;
Plonger dans l'imaginaire, une immersion hors du temps,sensationnelle, formidable,magique,si excitante ......

Je suis entrée dans cette tourelle comme on plonge dans l'eau;
J'ai pris ma respiration, transportée dans une nouvelle ambiance, sans contact, presque hypnotisée;
Se fondre dans les coins,spectatrice d'un travail qui se monte;
Ne jamais désespérer;
D'interminables passages de machine à coudre, garder la cadence....
Gestes qui se répètent ;
Tous les jours;
Le corps qui doit tenir le bon rythme ;
Guider l'esprit ;
Des images de film du réalisateur Hongrois 'Béla Tarr' m'accompagnent, celles du 'Cheval de Turin', atmosphère mystique;

Poésie;

J'affronte comme les personnages du film les éléments, je sens rôder autour des fenêtres le vent et la pluie, ;

Lenteur du temps, seule, ambiance sacrée;

Sacrée ambiance;

Ce qui prends vie dans ce temps suspendu est la relation que j'entretiens avec ma main, reliée à mon corps et à mon esprit, un corps presque étranger dans ce nouveau lieu;

Faire face à soi, ne pas interrompre l'énergie qui se déploie avec aisance dans cet espace si unique où le travail du papier blanc cousu et cette vie quasi monacale rend l'atmosphère pure,simple,paisible voire absolue, ce qui prend vie dans ce temps suspendu c'est la membrane qui se construit, tous les jours la mue prend forme, pour la future délivrance, celle de la jeune fille enfermée dans une tour et qui file avec ses longs cheveux une immense corde qui lui permettra de s'enfuir afin d'accéder à sa propore féminité. La mue-corde pendra à la fenêtre le 28 mai à 18H.

Epuisée mais heureuse d'avoir réussi à finir mon ouvrage

Maintenant retrouver sa réalité ;

Difficile passage ...

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Ce mois de Juillet, deux artistes talentueux seront à la tourelle.

Merveille d'idées foisonnantes et créatives, Valérie LUONG revient cette année pour une résidence toute en partage pour aiguiser notre curiosité et partager son repas de formes, de papier et de vent.

L'invité
Cyril MAISONNAVE, Designer textile,
Une fois la table dressée, apportera les couverts.
Merveille ici aussi, de précision, de détail et de finesse. Les objets de Cyril sont étonnants.
Tout en délicatesse, les couverts de la table sont un exemple de légèreté.
Le tricotage du fil de laine et de cuivre exalte notre imaginaire et nous projette dans un monde d'avant, celui du 17em siècle peut-être, ou encore du moyen âge ou la cotte de maille était un objet courant.
Découvrir Cyril Maisonnave ici: https://cyrilmaisonnave.com





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Je propose de créer plusieurs scénographies pour inviter le spectateur à suivre mes recherches et mes réflexions sur le thème du Partage que j'élabore depuis 2015 et que j'envisage aujourd'hui comme une invitation autour du repas .J'imagine pour la première résidence en binôme avec le designer 'Cyril Maisonnave' de simples dessins et peintures de grands formats où se côtoient assiettes, plats, récipients à l'usage du service de table et qui amorcent la conception d'un banquet réalisé en argile, je prévois pour la Grande Poudrière de peindre une série de mains sur voile de coton (sans châssis) qui renvoie à l'image du suaire où comment le geste accompagne notre manière de manger, avant d'aborder une mise de table (allusion à la Cène), comprenant des assiettes faites de simples cercles en référence à l'hostie, des couverts, couteaux et fourchettes reproduisant le modelé de mes mains et une nef de table en forme de bateau le tout en porcelaine. 

Associée à l'image des vaisseaux de Louis XV qui déchargent leurs poudres dans ce dépôt de munitions au 18ème siècle et dont un écusson sur la façade porte les armes de la famille Meilleraye ( ou meilleure raie comme un clin d'oeil à la situation géographique de bord de mer de cette la Grande Poudrière ) on apprend que cette nef trône au centre de la table lors de banquet chez certaines grandes familles à la Renaissance et qu'elle serait à l'origine du mot vaisselle . 

À TABLE ! 

Proposant un assemblage d'objets, de croquis, de dessins, d'esquisses colorées partant du thème de la Cène, Valérie Luong peintre Plasticienne, Cyril Maisonnave Designer textile imagine un repas autour de deux espaces existants (Tourelle st François/Grande Poudrière -18ème - Bretagne sud - Morbihan ) la construction d'une mise en scène, d'un souper avec sa vaisselle, ses couverts, mais aussi ses mets, une sorte de festin qui célèbrerait le Partage, ses réjouissances et ses plaisirs ; 

Amuse-gueule 

Soupe 

Chère 

Mettre la table . 

Mettre la table une expression qui date du moyen-âge et qui signifie installer les planches et les tréteaux dans la pièce où l'on souhaite manger, y apporter les ustensiles et les objets nécessaires à la prise du repas; 

Une fois terminé les tables sont démontées . 

Inspiré par le paysage, l'architecture et le territoire, les deux artistes composent pour la Tourelle st François un menu constitué de plantes, de graines, de fleurs, de coquillages, de poissons, ou encore d'algues récoltées sur le terrain, ils créent des objets modelés, tricotés, cousus ou brodés, imaginent une installation qui évoque le 'vivre au pays', la prise en compte de la diversité humaine, la singularité des gestes locaux afin d'en explorer l'archéologie du quotidien; Ils grattent, fouillent, remuent, ratissent la terre, interrogent les mémoires du territoire, les relevés organiques, les empreintes paléographiques, les souvenirs historiques pour recueillir l'humus du passé; Les deux artistes construisent un projet autour du repas, une promenade gustative, l'évocation de notre relation à la terre, une table comme lieu d'échanges, un conte humain, une fable sensorielle, l'hybridation de liens à tisser, de relations à nouer, d'attentions à réinventer, une promenade ou chacun s'abandonne à ses sensations, une balade festive, l'exploration de nos habitudes alimentaires, la pluralité de nos us et coutumes, la narration de nos différences, de nos défauts et de nos contradictions. 

Être à table ne serait-il pas l'évolution d'une pratique partagée par tous, une activité du quotidien, mettant au centre l'homme dans sa créativité ? 

Le repas accompagne tous les grands moments de la vie, fêter une naissance, célébrer un mariage, arroser la réussite d'un événement, marquer une rencontre, le repas signe un temps, une convivialité fédératrice de transmission et de Partage, le moment d'une invitation au voyage où nous sommes conviés à une réflexion autour du lien, des pluralités et disparités humaines, de la relation à l'autre et à son propre corps . 

Manger pour vivre ou mourir ? 

Être à table ne serait-il pas un vrai combat citoyen ?

Valérie LUONG
 
 

Juin 2022. Nicolas SAVIGNAT en résidence.

 


Je suis un écrivain, je fais de la poésie en prose mais aussi je collabore avec des artistes pour réaliser des critiques (plaquettes, livres d'art etc)... Je suis aussi plasticien, j'aime la pluridisciplinarité.
J'ai réalisé des affiches de pochoirs collés dans les rues (street art)
Je fais également de la gravure, des installations (mise en scêne), des collages, des découpes numériques et j'interprète mes textes en slam, rap ou en lectures.
Dernièrement j'ai exposé à la librairie : La dame Blanche mes estampes où j'ai aussi présenté mes dernières publications que j'ai interprété, s'intitulant : Mémoires de terre et à la place du coeur.
Dans deux semaines, j'expose à Rennes aux Ombres Electriques mes peintures et collages. L'exposition se nomme : Cloisonné? Décloisonnez !


Pour la résidence je compte profiter de l'espace du lieu pour réaliser des oeuvres de grands formats, des collages de dimensions plus conséquentes et ouvrir le lieu, l'atelier aux visiteurs et aux artistes pour être dans le partage, dans la vraie rencontre.
Je ferais aussi une exposition et des ateliers...


Il s'agit en fait de mon travail de street art que j'ai mis dans l'ordre


Les pochoirs / affiches : entre autre, collés à la Gare du Midi, à Bruxelles, s'intitulant :
Merde à la sûreté, Ad Nauseam, Ad Libitum
Ensuite, un autre projet dans la belle ville de BXL : des panneaux de formes rondes, carrées, peints au pochoirs etc, que j'ai ajouté à la signalétique du mobilier urbain, à l'environnement de la voirie et placé devant des lieux, tel la prison de la Commune de St Gilles ou au parc Forest-Duiden...
AUSSI, Les portes peintes intégrées au paysage lorientais, entre autre devant la Glacière au Port de pêche ou devant les bobines consignées des entreprises de pêche.
Lecture de poésie à la Dame Blanche de Mémoires de Terre, accompagné par Martin de Riantec, en guitare trad/ flamenco.

Nicolas Savignat









Catherine fait un arrêt sur tourelle.


 Ce mois de Mai, Catherine Pouplain sera notre résidente.

Toute en couleurs pour fêter les beaux jours.
Des feuillages, de hautes herbes, des oiseaux de passage.
Des humains aussi, en formes d'humains.

Papiers suspendus, crayons voyageurs, de belles surprises vous attendent à la Tourelle St François aux heures qui seront les siennes.

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Après deux semaines à l’Éphémère, c’est à la Tourelle Saint-François, à Port-Louis (Morbihan), que l’artiste est en résidence. Son objectif : la préparation d’une grande exposition à l’artothèque-galerie TaI-Coat de Hennebont pour 2024.
Ce n’est pour l’artiste plus son activité principale depuis que son chemin a croisé celui du comédien Jean Quiclet, qui lui a proposé de peindre dans un spectacle. S’en est suivie la création d’une compagnie de théâtre, la JO COOP Cie, où elle est aujourd’hui en charge de la production et d’un spectacle Le Petit Phil Rouge.
Catherine Pouplain a été également documentaliste puis journaliste musicale à RFI pendant quatorze ans.
« En arrivant en Bretagne en 2004, j’en ai profité pour me consacrer à la peinture. J’ai eu une galerie, l’Atelier-Expo Pouplain à Lorient, avenue de La Perrière. En 2012, j’ai arrêté pour m’orienter vers le spectacle vivant », souligne-t-elle.
Mais l’art pictural s’est rappelé à elle, avec une belle opportunité : la proposition d’une grande exposition à l’Artothèque-galerie de Hennebont en 2024.
Catherine Pouplain se dégage ainsi du temps pour créer et ses temps de résidences, notamment à la Tourelle, à Port-Louis, sont une belle occasion pour imaginer de nouvelles propositions.
La Nature
Dans ses œuvres, des arbres, la nature, des personnages qui rencontrent la nature, l’imaginaire, le côté onirique, tiennent une place importante. Dans un rêve, elle s’est vue dans une baignoire qui flottait. L’artiste en a fait une œuvre, celle qui figure sur l’affiche.
Aux Crayons de Couleur
Alors qu’elle peignait auparavant, c'est principalement aux crayons de couleur que Catherine Pouplain réalise aujourd’hui la majorité de ses créations. Le côté pratique. « On peut les emmener partout, commencer tout de suite son travail. Deux teintes prédominent, le bleu et le vert ainsi que le rose. J’adorais déjà ces couleurs quand j’étais enfant. »
Dans un carnet de croquis, quelques dessins et des images récupérées. Elle s’en sert parfois, d’autres fois, elle se lance sur la feuille et se Iaisse aller.
Récemment, des découpes sont apparues. « Quand quelque chose ne me plaît pas, au lieu de jeter tout mon dessin, je découpe la partie que je n’aime pas. Je la remplace ou laisse un vide. Ces découpes me plaisent et il se peut que j’en fasse intentionnellement.
Jusqu’au 29 mai 2022, du vendredi au dimanche, de 15h30 à 19h (plus si l'artiste est présente), résidence de Catherine Pouplain à la Tourelle Saint-François à l’invitation de Phart Asso.
Aujourd’hui dimanche, fin de 6 semaines de résidence dessin à Port-Louis, entre l’Éphémère et la Tourelle. Six semaines chargées en émotions, en travail, en recherches, en trouvailles...
Merci à mes hôtes, L'Ephémère Port-Louis et Phart Asso, pour l’accueil et l’attention.
Petit Petit pot de finissage entre 18 et 19h.
Gwenaële Georget pour Ouest France.

Yves GROUAZEL. Peintures

Notes sur le cheminement

Depuis 2017 l'objet de ma peinture s'est tourné vers mon environnement proche et j'ai recherché dans cette nature de l'intérieur des terres le support à des cadrages et à des compositions peintes.

Au cours des dernières années, ces thèmes paysagers familiers ont été le prétexte à mon désir de faire évoluer ma peinture.

La notion de paysage représente pour moi une base, comme une autre, propice aux expérimentations, autour des couleurs, des formats, des matières, des compositions...
J'ai donc voulu peindre la Nature, seule, cadrée, volontairement dénuée de toute présence humaine ou anecdotique, de toute contingence.
 
"Je cherche une peinture silencieuse aux teintes mesurées".
 
On y voit des « bouts de nature », une tentative de dialogue de la terre et du ciel.
Je peins de l'herbe, des surfaces, des étendues d'herbes.
Des ourlets de lisières et de taillis, des arbres, des fourrés et des broussailles.
Des éléments de reliefs et de végétations agencés en grandes surfaces.
Des coteaux éloignés, l'horizon.La prairie. Le caractère de la prairie.
Je reviens toujours à la prairie et je la répète.
Sans doute l'envie d'y marcher, de fouler l'herbe haute.
J'ai aussi élargi mon territoire proche en essayant d'y faire entrer d'autres caractères par des sortes de repérages, en Franche-Comté, en Corse, en Touraine, dans l'Aubrac ou dans le Berry.
Ce qui me semble avoir du sens, c'est la recherche des « non-sujets », l'insignifiance dans le choix des sujets et, par un refus du pittoresque, tourner le dos au sujet noble.
Peu importe la noblesse des lieux : avant tout de la peinture et de la lumière.
La lumière peut « révéler » la structure de lieux insignifiants, c'est elle qui les fait exister.
Je cherche à capter ce que le soleil produit en rencontrant de la matière, du végétal et des volumes.
Ces peintures de paysages sont pour moi comme des petits plateaux de théâtre, des scénographies encadrées de pendrillonnages.
La lumière d'une heure donnée est tantôt rasante, tantôt latérale ou encore en plein contre-jour.
La scène est en attente...
 




« Peindre comme en Cuisine »

Dessiner des croquis, à la pierre noire, sur un papier lourd. C'est un moment simple, plaisant, qui pousse à être sobre. Une petite « cérémonie », ensuite, se déroulant toujours de la même façon comme un rituel préliminaire et nécessaire. C'est peut-être comme dire bonjour à cette surface sur laquelle on va se pencher plusieurs jours. La toile posée à plat, je l'enduis de colle avec une brosse large – un de ces gros outils demandant un engagement physique, des gestes amples.
 
Avez-vous vu Gérard Depardieu entamant une toile avec une truelle de maçon ? J'en ai un certain nombre de tailles et de formes diverses, qui me plaisent et me conviennent. Curieusement, ils ont presque plus à voir avec la batterie de cuisine qu'avec la peinture. Comme s'il s'agissait de se mettre à cuisiner, dans la succession des temps d'une recette... Bols, assiettes, ramequins, petits plats, langues de chat, balayettes,pinceaux, grosses brosses et rouleaux 
Choisir maintenant - comme un premier habit - le papier d'écorce, solide et fibreux et, sur lacolle fraîche, venir le déposer, sans hésiter et prestement ! La colle est plus qu'abondante mais le papieraime ça. Profiter, avant qu'il ne la boive, pour le lisser de la paume et de la pulpe des doigts, franchement,comme une peau, un tissu.  Après il sera trop tard : le papier népalais se gave de colle, il est vite froid,humide et fragile. Il fait des plis, il pluche un peu... le brosser largement mais délicatement, le passer au rouleau. Reprendre un peu de colle dans le plat et, de même qu' une calzone, soigner ses bords, à petites tapes du plat de la brosse. Réserver.
Le lendemain ce vêtement « Lokta » est sec. La toile est habillée. 
La couleur de sa surface a changé. La lumière s'accroche à tous les plis et reliefs d'un papier devenu doux, feutré et tiède sous les doigts.
 
Métamorphose ... Plaisir de la retrouver dans sa nouvelle couleur qui lui va toujours bien et pourtant, qu'elle soit bleue, verte, ocre, grise ou beige, les choses qui suivront ne seront plus les mêmes, toujours différentes, la couleur dont on l'a recouverte déterminera ce qui viendra... La toile s'est tendue dans la nuit, maintenant aussi raide et vibrante que la peau d'un tambour : je l'essaye...Je la fais sonner comme un bodhran, du bout des doigts Sur une assiette blanche, composer la première couleur, mate – et ce sera du noir de Mars – y rajouter un tiers de gel et – fin du rituel – enduire la surface avec plaisir et lenteur, à la grande spatule. Rechercher les accidents à la surface du papier... Réserver.
Nouvel habillage, épais et humide, onctueux...encore brillant, jusqu'au matin.
Maintenant tout peut commencer...
 

La résidence à la Tourelle St. François 

Je propose d'accrocher dans le lieu les toiles que j'ai actuellement dans mon atelier. Ce sont des toiles de différents formats et qui sont toutes liées à mon travail sur le paysage.
Pendant ce mois d'avril, je vais continuer à avancer sur ce qui est en cours, notamment sur certaines toiles entamées qui doivent constituer une série.
J'attends d'être confronté et immergé dans cet environnement - que je connais mais qui n'est pas celui où je travaille quotidiennement.
Être à Port Louis, dans ce « petit phare » et cotoyer la Petite mer de Gâvres peut provoquer une autre manière de travailler et infléchir d'une manière ou d'une autre une trajectoire confortable sur mon « petit chemin ».
Il n'y a pas de projet pré-conçu et ceci est plutôt une « note de non-intention » je le vois comme l'occasion d'oser continuer à chercher autour de ce qui m'occupe : les compositions graphiques, les effets de la lumière sur la matière, la scénographie des paysages, le regard porté sur l'espace des paysages – et ceci en étant déplacé dans mes habitudes.
Le ciel, la mer, la terre, leur rencontre sur l'horizon... et moi posé devant et dedans...
Je suis actuellement dans une recherche de sobriété et de décantation. Une envie d'écarter l'anecdotique et de ne garder que ce qui m'apparaît essentiel, par opposition à la profusion et à l'exubérance.
Peut être que cela m'aidera à avancer dans mon envie de mettre plus en avant l'abstraction des espaces du paysage ?

Avril 2022 - YG