De la tourelle parvient l'écho d'un cliquetis,
d'un battement, d'une pulsation intérieure.
L'esprit et la pensée se fondent, se lient.
La machine obtempère, éructe, docile sous l'habile main.
Le papier/tissu blanc s'élargit, grandit, comble l'espace, le vide.
Prolongement de l'être,
la trace respire, enfle, cherche l'aurore,
devient crépuscule.
Le temps bascule.
La distance s'amenuise
et de haut en bas,
le ressac de la mer
enchante la solitude.
Bob Nicol
©BNicol
©Valerie Luong
35m2;
La tourelle
Une pièce;
Parquet à lattes brunes, un semi circulaire de mur, plafond haut 3M peut-être 3M50,encore des lattes mais blanches et aussi des spots;
Ma respiration est lente, mon œil repère les angles, les coins, les recoins, je déplace au centre une table ronde, diamètre 45, un petit banc, il y a aussi un tabouret et ce grand canapé assorti au fauteuil, mon inventaire se termine par ce bureau qui lui ne bougera pas.
J'enveloppe les meubles de draps blancs ;
Mon oeil repère quatre fenêtres, double vitrage, ici en Bretagne il y a du vent, la pluie ,on dit aussi un grain pas celui que tu peux avoir dans la tête mais celui qui te mouille en un quart de seconde si tu n'as pas pris ton ciré,
Ici il faut prévoir, à 10h un temps magnifique, à 10H20 tu es trempé !
31 jours de vie qui se répètent de manière douce mais quasi militaire;
Mon cérémonial s'articule autour d'un lever et d'un coucher;
Entre, le travail ;
Jusqu'au bout il faudra trouver l'essentiel, obsédante recherche du bon geste, simple, efficace surtout ....
Je suis en résidence .
Un mois ;
Du 1er mai au 31 ;
Oui chercher le bon geste, créer, tout tient dans ces quelques lettres, répéter à l'infini la même partition, essayer de trouver le bon accord;
S'adapter au lieu, un voyage dépaysant, singulier;
Plonger dans l'imaginaire, une immersion hors du temps, sensationnelle, formidable, magique, si excitante ......
Je suis entrée dans cette tourelle comme on plonge dans l'eau;
J'ai pris ma respiration, transportée dans une nouvelle ambiance, sans contact, presque hypnotisée;
Se fondre dans les coins, spectatrice d'un travail qui se monte;
Ne jamais désespérer;
D'interminables passages de machine à coudre, garder la cadence....
Gestes qui se répètent ;
Tous les jours;
Le corps qui doit tenir le bon rythme ;
Guider l'esprit ;
Des images de film du réalisateur Hongrois 'Béla Tarr' m'accompagnent, celles du 'Cheval de Turin', atmosphère mystique;
Poésie;
J'affronte comme les personnages du film les éléments, je sens rôder autour des fenêtres le vent et la pluie, ;
Lenteur du temps, seule, ambiance sacrée;
Sacrée ambiance;
Ce qui prends vie dans ce temps suspendu est la relation que j'entretiens avec ma main, reliée à mon corps et à mon esprit, un corps presque étranger dans ce nouveau lieu;
Faire face à soi, ne pas interrompre l'énergie qui se déploie avec aisance dans cet espace si unique où le travail du papier blanc cousu et cette vie quasi monacale rend l'atmosphère pure, simple, paisible voire absolue, ce qui prend vie dans ce temps suspendu c'est la membrane qui se construit, tous les jours la mue prend forme, pour la future délivrance, celle de la jeune fille enfermée dans une tour et qui file avec ses longs cheveux une immense corde qui lui permettra de s'enfuir afin d'accéder à sa propre féminité. La mue-corde pendra à la fenêtre le 28 mai à 18H.
Epuisée mais heureuse d'avoir réussi à finir mon ouvrage
Maintenant retrouver sa réalité ;
Difficile passage
Parce que ce moment de résidence était intense ,
se résoudre à quitter les lieux ...
Il y a eu les averses, le vent, parfois beaucoup de vent,
le ciel et la mer houleuse, déchaînée ou calme ou étale
Il y a eu ce paysage
Grandiose
Divin
Une rencontre formidable
Patrick Le NezetPhart Asso
La ville de Port-Louis
Valérie Casteres
Katia Fauchoix
Françoise le louer
À ceux qui m'accompagnent , mes compagnons de route, depuis toujours
A.Mozart-G.Puccini-C.Franck.
-R.Wagner-G.Fauré
-C.Debussy
-J.Hasse-P.Glass-F.Chopin
-L.Vinci
-G.F.Haendel-A.Vivaldi-
F.Schubert.
À tout ceux qui sont venus
À la création
Pour tout
Merci