Les oiseaux que photographie Gilles ont vraiment de drôles
d'airs.
Quel panache ! L’œil vif et ardent, l’aile en éventail,
l’élégance naturelle est au rendez-vous.
Seul le cri rauque et râleur de ces délicates créatures nous
rappelle que l’animal est sauvage, farouche et qu’il doit sa survie à son
endurance, sa capacité à s’adapter à un territoire de plus en plus restreint.
Par ailleurs, la délicatesse des oiseaux n’est pas sans
rappeler la poésie que la grue, l’aigrette où encore le héron porte à travers l’histoire
et les mythes anciens.
On se rappelle encore ce poème de Jean De La Fontaine :
« Un jour, sur
ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d’un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours …»
Le Japon à aussi honoré ces oiseaux à travers les Haïkus,
« Une grue
S’estompe dans le crépuscule
Et traîne ses ailes comme de la fumée. »
Sumitaku
Kenshin
Gilles nous donne à voir ce que, de loin, nous devinons. C’est
sans doute cette vision singulière envers ces oiseaux d’ici, qui permettra de
mieux les apprécier, les regarder à distance sans les déranger, car trop
souvent en voulant bien faire….