L’Univers
de Pierre-Yves GOURLAY
Le
déclic : Pierre Bonnard
En
1997, une visite au Musée d’Arts Modernes de Paris provoque en lui
un « choc
émotionnel ».
C’est la rencontre avec un tableau de Pierre
Bonnard :
« Nu dans le Bain »… Ce fut alors une « vibration
lumineuse »,
qui l’a transporté hors du temps et de l’espace.
Les premiers pas aux Beaux Arts
De
cette rencontre est née cette envie de peindre, avec une
inscription, d’abord par curiosité, aux cours dispensés par
Gérard VENTURELLI
aux Beaux Arts de Quimper.
De là vient sa manière
de dessiner de façon plus instinctive et sans doute plus libre ou
libérée.
Pierre-Yves
parle peu de sa peinture, mais ce modeste vit
la peinture comme un besoin de l’être,
sans mission ni déclaration, mais avec une sensibilité toute
personnelle et profonde, parfois même sensuelle.
A
la manière de « CoBrA »
S’il
y a un endroit où Pierre-Yves
se sent
réellement vivant,
c’est bien dans l’acte
de peindre.
C’est un concentration poussée à l’extrême et le geste jaillit
alors, spontané, de cette observation puissante du réel… Puis il
s’échappe au-delà, comme dépossédé de lui-même !
C’est
alors que la liberté anime et le geste et l’homme… Et il
expériemente…
Certains
ont même vu dans sa manière de travailler comme un lien, bien
involontaire, avec la manière de peindre du mouvement d’Europe du
Nord, nommé COBRA
(Copenhague,
Bruxelles,
Amsterdam)
dans les années 1948/1950.
Ses
peintres de référence
Ses
peintres de référence, outre Pierre
BONNARD
bien sûr, sont DELACROIX
et FRAGONARD,
pur leur énergie d’exécution, Chaïm
SOUTINE
(russe) pour son « expressionnisme violent », Eugène
LEROY ou
Willem De
KOONING
pour leur abstraction.
Mais
s’il est un mouvement qu’il affectionne particulièrement, c’est
le fauvisme
de MATISSE, avec l’audace des grands à-plats par instinct de la
couleur vive, violente et pure…
Le sujet de la peinture s’échappe alors de lui-même sous la
houlette du pinceau de l’artiste.
La
démarche
De
formation sculpteur, Pierre-Yves
GOURLAY a
acquis une solide formation d’observation de la matière. Face à
la nature (et ses sujets de peinture)nqui lui fait front, son regard
se radicalise. La distance au sujet est changée, il ne se situe pas
devant elle, mais s’intègre en elle, comme s’il devenait la
matière elle-même.
La
pensée du peintre est déjà dépassée et oubliée, renouvelée,
comme si, dit-il « avoir
le courage de [me] perdre, [me] faire découvrir quelque chose qui ne
[m’] appartient déjà plus ! »
Et au-delà
de tout cela « [mes]
yeux cherchent une paix douce et chaude, malgré toute la violence
qui coexiste ici –bas ! »
Passeur
de Lumières
Aujourd’hui
le geste se fait découverte de couleurs, explosions de sons et de
lumières…
S’il
est un mot pour caractériser sans la réduire la peinture de
Pierre-Yves, c’est la
transparence et la lumière…
à a manière d’un maître verrier…
Il
joue des ombres et des couleurs comme pour mieux laisser passer la
lumière… C’est un « passeur
de lumières ».
Et quand la lumière entre dans les veines du tableau, il s’en
dégage de la chaleur qui ne laisse pas le spectateur insensible.
Et
ses tableaux ne portent pas de nom,
comme pour permettre à chacun de se les approprier… Cela devient
comme une exposition intime pour qui va à sa propre rencontre. Le
tableau n’existe que par le regard que chacun lui porte,
une couleur de plus dans la palette de l’œuvre aux mille couleurs
qui emportent et permettent à chacun de vivre son propre voyage,
sous le coup d’une
même émotion, d’une
même vibration, sans cesse renouvelée.